Méthodologie de français bac et supérieur

28/01/2014 19:28

Méthodologie de français bac et supérieur

 

I) Méthode du commentaire composé

 

A) La méthode SAPP

B) La rédaction

C) L'oral

D) La place de l'Histoire littéraire

 

II) Le corpus

 

A) Répondre à la ou aux questions de corpus

B) Quelques conseils

 

III) La dissertation

 

A) L'analyse du sujet et la méthode LIPS

B) Les différents types de plan

C) La rédaction

 

IV) L'écriture d'invention et dernières préparations

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

I. Méthode du commentaire composé

 

A) l'analyse littéraire: la méthode SAPP ou comment se sappe un texte

 

La méthode SAPP (Structure, Analyse linéaire, Paratexte, Problématisation et plan) fonctionne en quatre temps. Les trois premiers doivent permettre de trouver l'originalité du texte à commenter et le quatrième d'organiser le commentaire oral ou écrit afin de la démontrer. Le commentaire consiste en effet à trouver comment se sappe un texte.

Structure:

-Que veut dire le texte?

-En combien de parties peut-il être divisé? (s'appuyer sur les connecteurs logiques,...)

-Quel genre? (théâtre, poésie, récit/roman,...)

Analyse linéaire:

Il faut construire un tableau à deux colonnes (procédés stylistiques à gauche /impressions à droite) et le remplir en se servant des parties du texte et en relevant les procédés ligne par ligne ou phrase par phrase (en allant à l'essentiel), en d'autres termes de manière linéaire. Soit:

 

Première Partie du texte

Procédés d'écriture (figures de style, jeux de sons, de rythmes, d'énonciation,...)

Impressions ou effet(s) produit sur le lecteur

Deuxième Partie du texte

Procédés d'écriture (figures de style, jeux de sons, de rythmes, d'énonciation,...)

Impressions ou effet(s) produit sur le lecteur

Troisième Partie du texte

(!!!il peut y en avoir plus ce n'est pas grave car ce n'est que l'analyse linéaire et non le commentaire)

Procédés d'écriture (figures de style, jeux de sons, de rythmes, d'énonciation,...)

Impressions ou effet(s) produit sur le lecteur

 

Paratexte:

S'il est présent il peut renseigner sur le courant, l'auteur et l'époque et ainsi sur le motif et la particularité du texte. Un Voltaire ne se commente pas comme un Diderot même si c'est la même époque. Attention: un texte se suffit souvent à lui-même.

 

Problématisation et plan

Le sens du texte étant compris, il faut désormais poser la problématique. La problématique est l'interrogation que pose un texte littéraire, qui n'est ni fruit du hasard ni pur accident, lorsque nous y faisons face et rime généralement avec la question: quel est l'"effet" provoqué sur le lecteur/spectateur par le texte/pièce et comment l'auteur/dramaturge le provoque?

Pour y répondre, il faut ensuite organiser un plan argumenté donc trier les grandes idées issus des impressions de lecture en axes (deux à trois généralement) et les classer les procédés stylistiques pour faire les sous-parties (2 à 4 même si le 3 est toujours synonyme d'idéal). Attention, le plan doit être équilibré et peut varier selon les personnes sans pour autant être faux (nous pensons et ressentons tous de manière plus ou moins différentes, même si la variation est minime).

On repère en général un bon plan en dissertation ou commentaire parce qu'il fait sens directement dans l'esprit (cela ne peut empêcher l'erreur et reste un repère formel). Quelques écueils sont aussi à éviter: séparation fond/forme, le hors-sujet, et les diverses erreurs de formulations ou les oublis cruciaux (l'analyse des rythmes et des sons en poésie par exemple).

Si une problématique est déjà donnée à l'oral ou à l'écrit, il suffit d'organiser le plan avec la même recherche de façon à y répondre et sauter de joie après l'épreuve pour ne pas être ridicule^^.

B) La rédaction

 

-L'introduction

 

L'introduction répond à quelques attentes du jury et, comme toute la rédaction, demande une certaine écriture. Le rédacteur doit y:

-Situer le texte dans l'oeuvre (incipit, scène d'exposition, scène finale ou pas)

-Identifier l'auteur et le contexte d'écriture (le courant si possible et l'époque) en se servant de ses connaissances et du paratexte

-Identifier la nature du texte (genre, registre,...)

-résumer brièvement le texte et son propos

-Problématique et annonce de plan=>toujours en dernier!

 

-Le développement

 

Le développement obéit à certaines régles. Deux lignes doivent être sautées entre l'intro et la première partie. La partie doit se composer d'une annonce résumant l'idée directrice et d'alinéas entre les sous-parties. Et enfin, clou de la recette, sauter une ligne entre chaque grande partie et deux avant la conclusion.

 

-La conclusion

 

Il s'agit d'un bilan de l'analyse qui est fait en trois temps. En premier lieu, il faut synthétiser les éléments trouvés puis répondre à la problématique de manière efficace et précise. Enfin, reste à ouvrir le sujet (sans scalpelle ça fait mal). Pour ce faire, il suffit de finir l'analyse en énonçant un problème littéraire plus large ou en comparant avec des oeuvres différentes le texte commenté (attention, ne pas faire madame météo et dire "est-ce que ce texte aura une postérité au vu des procédés utilisés?" vu que vous l'avez sous le nez... XD).

 

-Conseils pratiques

Bien soigner l'introduction et la conclusion quitte à la rédiger en avance car ce sont les premières et dernières impressions laissées au correcteur. Et ne jamais employer le je, l'analyse doit être objective.

 

 

C) L'oral

 

Il s'agit de présenter pendant 10 minute un commentaire à l'oral. Il faut présenter l'introduction en premier et la soigner pour accrocher puis lire (et s'être entrainer un peu car une bonne lecture rapporte toujours) avant de présenter le commentaire. La méthode est la même sauf que le texte a été étudié pendant l'année. Ainsi, deux solutions, apprendre par coeur les commentaires faits en classe ou retenir la méthode et la faire vitesse grand V. Pour ce qui est des questions d'entretien, il faut ne pas se laisser déstabilisé quitte à guider les questions en laissant des trous dans l'exposé (technique de malin mais risquée^^). Attention, les questions sont faites pour vous aider et vous corriger si besoin, il ne faut donc pas les négliger.

 

D) La place de l'Histoire littéraire

 

Connaître l'Histoire de la littérature française dans ses grands traits peut être souvent d'un grand secours notamment dans l'analyse du paratexte, l'ouverture et la mise en perspective du texte. Toutefois, il ne faut pas oublier que le texte à commenté est un texte original et que c'est cette originalité qui est à commenter.

II. Le corpus

 

L'épreuve du corpus est une épreuve consistant en une ou plusieurs analyses concises répondant à une (série générale) ou deux questions (série technologique) basé sur un ensemble de textes qui est censé aider le candidat à mieux aborder le commentaire (qui porte sur un des texte du corpus), la dissertation (le corpus fournit des exemples) ou l'écriture d'invention. Noté sur 4 points pour les filières générales et 6 pour les filières technologiques, cette partie du bac écrit de français n'est pas une formalité.

 

A) Répondre à la ou aux questions de corpus

 

La question porte sur tous les textes (ce qui implique forcément une lecture intégrale) et peut se subdiviser en sous-questions afin de guider le candidat donc peu de pièges en réalité. Pour y répondre, il faut faire une recherche d'éléments (procédés stylistiques, figures, champs lexicaux,...) dans chacun des textes en fonction de la ou des questions posées.

La réponse en elle-même à une question de corpus ne doit donc jamais traiter des documents séparément et est impérativement concise. Elle suit ainsi une forme type:

-Une ou deux phrases d'introduction avec rappel de la question (pas forcément de manière interrogative)

-Des paragraphes suivant un plan en deux ou trois axes sans sous-parties.

-Une ou deux phrases de conclusion

Vulgairement dit, il s'agit d'un "mini commentaire sur plusieurs textes".

Les questions peuvent porter sur :
- la compréhension du sens des textes,
- les enjeux des textes (apologie, dénonciation...),
- le thème des textes,
- la forme des textes (analyse du style...),...
 

B) Quelques conseils

 

Soignez votre rédaction et la présentation de la réponse. Vous devez faire des phrases complètes, utiliser un vocabulaire précis. Gardez cependant un style simple et clair. Evitez les fautes d'orthographe.

Vous devez désigner les textes par leur titre et l'auteur, et non pas par les lettres données dans le sujet (texte A, texte B...).

Pour le reste:

- Passez 45 minutes à 1 heure pour répondre aux questions.
- Une page, ne dépassez jamais deux pages.
- Repérez bien ce que l'on attend de vous dans la question.
- Traitez le corpus dans sa globalité, repérez-en la logique, pour ne pas traiter les textes les uns après les autres.
- Soyez synthétique

.- Soignez la rédaction et la présentation

 

 

 

 

 

 

 

 

III. La dissertation

 

La dissertation vient du latin "dissertatio, onis" qui signifie en substance la "discussion argumentée". Il s'agit d'un exercice d'argumentation organisée en deux ou trois parties voire quatre avec une introduction et une conclusion répondant à un problème issu du programme. Pour l'argumentation, le candidat s'appuie sur les objets d'étude du programme, ses connaissances personnelles et ses lectures.

 

A) L'analyse du sujet

 

Le sujet de dissertation est généralement soit une citation d'un auteur, soit un simple énoncé d'un problème littéraire. Celui peut ou non appeler à un débat, ou une réflexion argumenté par aspect, ce qui détermine le plan de la réflexion. Pour mener l'analyse du sujet, il faut l'embrasser: c'est la méthode LIPS.

Lire plusieurs fois (au moins 3)

Identifier les mots-clés, les expressions importantes, les sous-entendus: cela permet de trouver les enjeux du sujet.

Problématiser le sujet: il s'agit de poser sous forme de question le problème littéraire énoncé dans le sujet.

Structurer la réflexion en plan de deux ou trois parties avec des exemples

 

B) Les différents plans

 

Trois types de plans existent selon si le sujet pose un débat (généralement une citation ou question), un problème littéraire à expliquer par aspects, ou un phénomène à analyser.

 

-Le plan dialectique

méthode thèse, antithèse, synthèse:

1) Thèse: développement de l'idée présentée par le sujet ou mise en question

2) Antithèse: nuancer ou réfuter la thèse première par des contre-arguments et des contre-exemples

3) Synthèse: dépasser la contradiction ou juste milieu

 

exemple: la poésie est-elle avant tout évasion?

1) La poésie c'est l'évasion

2) La poésie porte aussi sur le réel

3) La poésie est évasion lorsqu'elle regarde autrement le réel

 

-Le plan analytique

méthode description d’une situation ou explication, analyse des causes ou illustration, analyse des conséquences ou commentaire

-Le plan thématique

réflexion sur une (ou plusieurs) notion(s), il s’agit de répondre progressivement à la question du sujet en présentant différents arguments de manière ordonnée).

 

C) La rédaction

 

-L'introduction comporte trois choses

      1. L'amorce ou l'accroche: une phrase en rapport avec le sujet et accrochant le lecteur (par exemple évocation du contexte littéraire et/ou historique du sujet)

      2. citation et reformulation du sujet

      3. Problématisation et annonce de plan

-Le développement: La mise en forme est la même que pour le commentaire littéraire

-Conclusion: Il faut synthétiser les éléments trouvés, répondre à la problématique de manière efficace et clair puis ouvrir la réflexion sur un problème plus large.

 

Conseils

Les conseils sont semblables au commentaire: bien soigner l'introduction et la conclusion, et plus généralement l'expression écrite qui doit rester objective et sans hors-sujet.

 


 

IV. L'écriture d'invention

 

L’écriture d’invention permet au candidat de mettre en œuvre d’autres formes d’écriture que celle de la dissertation ou du commentaire. Le candidat doit écrire un texte, en liaison avec celui ou ceux du corpus, et en fonction d’un certain nombre de consignes rendues explicites par le libellé du sujet. L’écriture d’invention prend appui sur un ou des textes du corpus : l’exercice impose donc une lecture approfondie de ces textes.
 

Les sujets d’invention proposent en effet un certain nombre de contraintes. Le candidat doit rédiger un texte qui obéisse à une situation de communication où il se voit imposer :

- un énonciateur (scripteur) dont on précise le plus souvent quelques caractéristiques (il aime
ou il n’aime pas la poésie ; il partage tel point de vue ; il est enthousiaste ou indigné) ;
- un destinataire souvent identifié ;
- un support et/ou une forme liée à un genre : article de journal, journal intime, lettre de
lecteur, lettre intime, scène d’exposition, dialogue…;
- un objet ou thème de réflexion, lié à l’objet d’étude ;
- un effet à produire (persuader, amuser, informer…).

Le candidat doit mener une lecture lui permettant de s'approprier la spécificité des textes dont il dispose (langue, style, pensée), afin d’être capable de les reproduire, de les prolonger, de s’en démarquer ou de les critiquer.
Le document iconographique, s’il est joint au corpus, ne peut pas servir de support. En aucun cas, il ne sera demandé d’en faire une étude pour lui-même.
Comme elle doit se prêter à une évaluation objective des correcteurs, l’écriture d’invention doit se fonder sur des consignes claires et explicites. Elle s’inscrit dans le programme défini par les objets d’étude de la classe de première.

L'écriture d'invention peut prendre des formes variées. Elle peut s’exercer dans un cadre argumentatif  :
-
article (éditorial, article polémique, article critique, droit de réponse...) ;
-
lettre (correspondance avec un destinataire défini dans le libellé du sujet, lettre destinée au courrier des lecteurs, lettre ouverte, lettre fictive d’un des personnages présents dans un des textes du corpus, etc.) ;
-
monologue délibératif ; dialogue (y compris théâtral) ; discours devant une assemblée ;
-
récit à visée argumentative (fable, apologue...).
Pour le genre narratif, elle peut s’appuyer sur des consignes impliquant les transformations suivantes :
- des
transpositions : changements de genre, de registre, ou de point de vue ;
- ou des
amplifications : insertion d’une description ou d’un dialogue dans un récit, poursuite d’un texte, développement d’une ellipse narrative...
 

Dante